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STORY #11

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[FR] PAMIR HIGHWAY     

Dans une quête des derniers nomades et des groupes ethniques de Perse et d’Asie Centrale, je suis parti pendant 16 mois avec mon van de la France à l’Afghanistan. J'ai traversé le Tadjikistan par une des plus hautes routes du monde : la Pamir Highway. 

 

LA FRONTIÈRE

L’hiver est terminé. Les nomades ont commencé à migrer avec leurs troupeaux vers les hauts plateaux ou ils montent leurs yourtes au milieu des montagnes qui se dépouillent petit à petit de leur manteau de neige. Il est temps pour moi de quitter le Kirghizistan où je suis retenu depuis fin janvier par la rigueur de l’hiver. L’objectif est de traverser le pays du nord au sud par la route qui mène de la capitale Bishkek à Osh, carrefour important de la route de la soie. De là part la M41, la Pamir Highway qui traverse le Tadjikistan par l’est en longeant la frontière chinoise jusqu’à l’Afghanistan. Les gardes frontaliers me soupçonnent d’avoir une activité louche et ont des doutes sur les véritables raisons de mon voyage. Je passe des heures à m’expliquer et à vider mon camion. Depuis que Daesh prend de l’importance au Moyen-Orient, certains soldats tadjiks auraient rejoint leurs rangs. Les passages aux frontières deviennent compliqués et je dois batailler pour que l’on ne me confisque pas mes livres... Rien ne me parait logique dans leurs interrogatoires. Il faut dire que je suis dans l’un des endroits les plus isolés et difficiles d’accès de cette partie de l’Asie. 

LA ROUTE DU PAMIR

C’est un axe majeur de circulation et l’une des routes mythiques d’Asie Centrale. Le massif est fréquenté depuis des millénaires, mais l’on retrouve les premières traces de son histoire depuis le passage de Marco Polo au XIIIe siècle. Il fut probablement le premier Européen à accéder aux hauts plateaux et à traverser le Pamir. C’est une route qui durant des siècles fut principalement empruntée par des pèlerins et des marchands qui ramenaient des denrées rares et chères : tissus en soie, épices, thé et pierres précieuses... Elle est parsemée de vestiges de temples, de châteaux en ruines, de grottes habitées durant la préhistoire et de sources thermales antiques. On y découvre également des lieux associés au soufisme et au zoroastrisme, toutes deux étant des religions qui ont quasiment disparu. Aujourd’hui encore, on traverse le Pamir pour rejoindre la capitale Douchanbé, par la région du Haut-Badakhchan, indépendant du reste du pays. De nombreux camions chinois l’empruntent toujours malgré un environnement très hostile.Ils transportent leurs marchandises et tentent d’approvisionner les pays voisins. 

LA PHOTO 

Le transport routier est entravé par les fermetures régulières des différents cols. Les chutes de pierres et de neige sont fréquentes, les ponts sont régulièrement emportés par des torrents et la piste n’est goudronnée que sur une petite partie du tracé. Les trois sommets de plus de 7000 mètres ont valu au massif du Pamir le qualificatif de «Toit du monde». Au nord, on entre ou on sort par un poste- frontière à 4 282 m d’altitude ! Celui-ci est régulièrement impraticable... Ces obstacles rendent donc difficile l’accès des différentes frontières et la traversée du Tadjikistan peut prendre plusieurs jours et devenir un véritable cauchemar selon les saisons. Alors que j’ai passé la frontière la veille, je repars au petit matin. L’oxygène est rare, mais la lumière est incroyable. Je m’arrête au milieu de la route, la perspective que j’ai dans mon rétroviseur est spectaculaire. Le tracé est droit comme une ligne et marque le chemin que j’ai parcouru depuis deux heures. Derrière la montagne se trouve le Kirghizistan. Au gauche le Karakol, le «lac noir» qui commence son dégel après avoir été recouvert de glace pendant dix mois. À droite, la rangée de pylônes marque la frontière avec la Chine. Il ne fait pas plus de dix degrés, mais les conditions dans lesquelles je prends la photo sont optimales. La vitesse d’obturation peut être réglée au maximum soit 1/8000s tout en gardant les Iso à 50. Seul mon diaphragme reste à f/2,8, car je cherche toujours à « fermer » mes photos avec du vignetage. L’œil reste ainsi concentré sur le centre de la photo ; là où la route commence. 


Texte et photo publiés dans le magazine le Monde De La Photo #91 en Novembre 2016

Extrait du livre Ashayer - nomades en persan - disponible en librairie et sur amudarya.com

Actualité sur @KaresLeRoy (Instagram & Facebook)



[EN] PAMIR HIGHWAY

Dans une quête des derniers nomades et des groupes ethniques de Perse et d’Asie Centrale, je suis parti pendant 16 mois avec mon van de la France à l’Afghanistan. I crossed Tajikistan by one of the highest roads in the world: the Pamir Highway. 

 

THE BORDER

The winter is over. The nomads have begun to migrate with their herds to the highlands where they raise their yurts in the middle of the mountains, which are gradually stripping themselves of their snowpack. It is time for me to leave Kyrgyzstan, where I have been held back since the end of January by the harsh winter. The aim is to cross the country from north to south by the road from the capital Bishkek to Osh, an important crossroads of the Silk Road. From there starts the M41, the Pamir Highway which crosses Tajikistan from the east along the Chinese border to Afghanistan. The border guards suspect me of suspicious activity and have doubts about the real reasons for my trip. I spend hours explaining myself and emptying my truck. Since Daesh became more important in the Middle East, some Tajik soldiers have reportedly joined their ranks. Crossings at the borders become complicated and I have to fight so that they don't confiscate my books... Nothing seems logical to me in their interrogations. It must be said that I am in one of the most remote and inaccessible places in this part of Asia. 

THE ROAD OF PAMIR

It is a major traffic artery and one of the mythical routes of Central Asia. The massif has been frequented for millennia, but the first traces of its history can be found since the passage of Marco Polo in the 13th century. He was probably the first European to reach the highlands and cross the Pamir. It is a route that for centuries was mainly taken by pilgrims and merchants who brought back rare and expensive goods: silk fabrics, spices, tea and precious stones... It is dotted with remains of temples, ruined castles, caves inhabited during prehistory and ancient thermal springs. There are also places associated with Sufism and Zoroastrianism, both of which are religions that have almost disappeared. Even today, we still cross Pamir to reach the capital Dushanbe, through the region of Haut-Badakhchan, independent from the rest of the country. Many Chinese trucks still use it despite a very hostile environment, transporting their goods and trying to supply neighbouring countries. 

THE PICTURE

Road transport is hampered by the regular closures of the various passes. Stone and snow falls are frequent, bridges are regularly washed away by torrents and the trail is paved only on a small part of the route. The three peaks of more than 7000 meters have earned the Pamir massif the qualification of "Roof of the world". In the north, you enter or leave through a border crossing point at an altitude of 4,282 m! This one is regularly impassable... These obstacles therefore make it difficult to reach the various borders and crossing Tajikistan can take several days and become a nightmare depending on the season. As I crossed the border the day before, I left early in the morning. Oxygen is scarce, but the light is incredible. I stop in the middle of the road, the perspective I have in my rearview mirror is spectacular. The route is straight as a line and marks the path I have travelled over the last two hours. Behind the mountain lies Kyrgyzstan. On the left is Karakol, the "black lake" which begins to thaw after being covered with ice for ten months. On the right, the row of towers marks the border with China. It's no more than ten degrees, but the conditions in which I take the picture are optimal. The shutter speed can be set to a maximum of 1/8000sec while keeping ISO at 50. Only my diaphragm remains at f/2.8, because I always try to "close" my photos with vignetting. The eye thus remains focused on the centre of the photo; where the road begins. 


Text and photo published in the magazine Le Monde De La Photo #91 in November 2016

Extract from the book Ashayer - nomads in Persian - available in bookshop and on amudarya.com (Worlwide Shipping)

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ASHAYER amudarya.com

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