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STORY #15

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[FR] LE CORRIDOR DU WAKHAN     

Dans une quête des derniers nomades et des groupes ethniques de Perse et d’Asie Centrale, Kares Le Roy est parti pendant 16 mois avec son van de la France à l’Afghanistan. Il est désormais dans l’une des régions les plus reculées du monde : Le corridor du Wakhan.

 

L’ORGANISATION

La route n’est plus praticable après Sarhad, le taxi va nous laisser ici. Il faudra continuer par nos propres moyens. Ce village est donc le point de départ d’un trek de neuf jours pour rejoindre les nomades qui peuplent cette région isolée. Une chose est déjà réglée : nous avons fait le maximum de provisions à Sultan Iskashim. De la farine, du sucre, du thé, des boîtes de thon et des kilos de riz sont empaquetés dans d’immenses toiles de jute. Nous n’avons que la fin de l’après-midi pour nous organiser et rassembler une caravane de yaks. Le but est de partir à l’aube le lendemain et je négocie avec une certaine appréhension le prix de chaque bête avec mon fixeur. Peu d’hommes s’aventurent aussi loin dans le corridor. Les conditions de voyage vont radicalement changer. Heureusement que je suis en pleine forme physique et avec la motivation pour aller le plus loin possible.

LE CORRIDOR

Ma caravane fait route à travers le corridor du Wakhan où se succèdent des à-pics vertigineux, des plaines verdoyantes et des étendues désertiques. Le corridor a été dessiné en 1895 pour faire tampon entre l’Empire britannique et la Russie. Avec des yaks ou à dos de chameaux de Bactriane, les caravaniers font des allers- retours incessants pour acheter les denrées nécessaires à la survie des habitants. Ce doigt de terre long de trois cents kilomètres est pris en étau entre le Pakistan, la Chine et le Tadjikistan. À son extrémité, les Wakhis et les Kirghizes peuplent les terres autour du lac Chaqmaqtin.

LA PHOTO 

Il m’aura fallu cinq jours de marche pour entrevoir les sources du fleuve Amu Darya, le plus long d’Asie Centrale. À bout de forces, le dos en vrac, je vis pourtant l’apogée de mon voyage. L’émotion est à son comble quand j’aperçois un premier camp de yourtes. Le Khan, le chef du village, est venu à notre rencontre. On attache chevaux et yaks à l’entrée du camp. Mon appareil est sorti et je prends une première photo avec un grand-angle (24 mm) pour saisir le décor vertigineux. Une jeune femme habillée dans sa tenue traditionnelle rouge sort de chez elle et par la même occasion entre dans mon cadre. Il doit être dix heures du matin et la lumière est vive. Positionné à f/5 pour que les pierres au premier plan ne soient pas trop floues, j’appuie une fois, pas plus ! D’un côté le Pamir, de l’autre l’Hindou Kouch. Au milieu, les rescapés d’une vie terriblement difficile.


Texte et photo publiés dans le magazine le Monde De La Photo #95 en Avril 2017

Extrait du livre Ashayer - nomades en persan - disponible en librairie et sur amudarya.com

Actualité sur @KaresLeRoy (Instagram & Facebook)



[EN] THE WAKHAN CORRIDOR        

In a quest for the last nomads and ethnic groups from Persia and Central Asia, I left for 16 months with my van from France to Afghanistan. It is now in one of the most remote regions of the world: the Wakhan corridor.

 

THE ORGANIZATION

The road is no longer passable after Sarhad, the taxi will leave us here. We will have to continue on our own. This village is therefore the starting point for a nine-day trek to reach the nomads who live in this isolated region. One thing has already been settled: we have made as many provisions as possible in Sultan Iskashim. Flour, sugar, tea, tuna cans and kilos of rice are packed in huge jute webs. We only have until the end of the afternoon to organize ourselves and assemble a caravan of yaks. The goal is to leave at dawn the next day and I negotiate with some apprehension the price of each animal with my fixator. Few men venture this far into the corridor. Travel conditions will change radically. Fortunately, I am in great physical shape and with the motivation to go as far as possible.

THE CORRIDOR

My caravan travels through the Wakhan corridor where vertiginous peaks, green plains and desert expanses follow one another. The corridor was designed in 1895 to act as a buffer between the British Empire and Russia. With yaks or on Bactrian camels, caravanners make constant trips to buy the food necessary for the survival of the inhabitants. This three-hundred kilometre-long finger is caught in a vise between Pakistan, China and Tajikistan. At its end, the Wakhis and Kyrgyz inhabit the land around Lake Chaqmaqtin.

THE PICTURE

It took me five days to walk to see the sources of the Amu Darya River, the longest river in Central Asia. At the end of my strength, my back in bulk, I nevertheless saw the height of my journey. The emotion is at its height when I see a first yurt camp. The Khan, the village chief, came to meet us. Horses and yaks are tied up at the entrance to the camp. My camera is out and I take a first picture with a wide angle (24 mm) to capture the vertiginous scenery. A young woman dressed in her traditional red outfit leaves her house and at the same time enters my frame. It must be ten in the morning and the light is bright. Set to f/5 so that the stones in the foreground are not too blurry, I press once, no more! On one side the Pamir, on the other side the Hindu Kush. In the middle, the survivors of a terribly difficult life.


Text and photo published in the magazine Le Monde De La Photo #95 in April 2017

Extract from the book Ashayer - nomads in Persian - available in bookshop and on amudarya.com (Worldwide Shipping)

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ASHAYER > amudarya.com

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