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Buzkashi

[En]
The Buzkashi, is an ancient, traditional equestrian game played mainly in Afghanistan and Tajikistan. Litterally, it means “catch the goat “ and is played in team or individually. A dead goat (sheep or veal) is launched among dozens of Buzkashi players (tchopendoz) who struggle , sometimes violently, to grab the goat and bring it to the “Circle of Justice” without falling off their horse mount. During the game that may last for hours, no holds barred. The game ends when the number of points decided at the start of the game is achieved by a rider. The game is very tough for the competitors (the tchopendoz) that fight, and insult eachother but also for the horses that receive blows during the game.  Horses may be badly injured and sometimes excecuted at the end of the game.  In this game in Dushanbe, horses had run numerous kilometers to get the dead goat. The game, a mix between polo and rugby, is played in spring and autumn when the weather is not too cold or hot, as to preserve the horses endurance. This traditional sport is rarely played in an open natural playground. In Uzbekistan and Kazakhstan, it is played in stadium. Less striking than in natural playgrounds, it drives numerous spectators far from homes. The winner wins 4 horses , sometimes worth 15,000 USD each. But today, cars have replaced horses for the winner.

[Fr]
Sport équestre d'Asie Centrale pratiqué principalement en Afghanistan et au Tadjikistan. Littéralement le jeu de "l'attrape chèvre". Il se joue par équipe ou individuellement. Le corps d'une chèvre (d'un mouton ou d'un veau) est lancé au milieu d'un cercle de cavaliers. Le but pour les participants est de s'emparer de cette carcasse avec force et détermination sans descendre de leurs montures. Ensuite plus de règle, que des coups bas, afin de l'emmener dans une zone, appelée Cercle de Justice, et ainsi remporter un point. La partie peu durer des heures et ne se termine que quand un cavalier a atteint le nombre de points définis au début du match. Ce jeu est très éprouvant pour les joueurs, appelé les tchopendoz, qui se bagarrent et s'insultent sans réserve, comme pour les chevaux qui reçoivent des coups importants pendant les mêlées. Ces derniers ayant subis un entraînement particulier, peuvent être exécutés à la fin du match selon les coups qu'ils ont pris. En effet, dans le cadre de mon reportage, les hordes de chevaux pouvaient partir à des kilomètres pour récupérer le corps de la chèvre ou marquer le point.
Le vainqueur remportait généralement 4 de ces chevaux qui peuvent atteindre la somme de 15 000 dollars chacun. Mais de nos jours, ce sont des voitures qui ont remplacé ces trophées. Un ancêtre du polo mélangé à du rugby, encore pratiqué durant le Printemps et l'Automne, quand la température n'est ni trop chaude, ni trop froide. Ce qui préserve l'endurance des bêtes. Ce sport traditionnel très sauvage reste extrêmement rare surtout en pleine nature car en Ouzbékistan ou au Kazakhstan, il se joue désormais en stade. Beaucoup moins esthétique mais plus simple à regarder pour les spectateurs venu de loin pour assister à cet évènement. 

 


Article publié dans le magazine L'Equipe d'Octobre 2013

Durant un voyage qui a duré 2 ans sur le continent asiatique entre Jakarta et Istanbul, avec plus de 56 000 kilomètres parcouru pour retrouver les peuples oubliés, les cultures séculaires et les coutumes ancestrales, j'ai eu la chance d'assister à un sport traditionnel d'Asie centrale : Le Buzkashi. Littéralement le jeu de "l'attrape chèvre".

Après un an de route, j'étais arrivé en septembre 2010 en Asie Centrale, sur la route de la soie, dans les "Stan" qui m'ont toujours fait rêver. J'ai passé le mois de décembre au Tadjikistan à découvrir son peuple et ses mosquées recouvertes de mosaïques bleu, entre montagnes verdoyantes et vallées arides. Alors que j'avais surtout visité l'ouest du pays, je ne voulais pas repartir sans avoir pu admirer un match de Buzkashi. Inspiré par les photos que le couple Michaud avaient faites 40 ans avant, en Afghanistan, je cherchais depuis plusieurs jours à savoir où se passerait la prochaine rencontre. Je savais que c'était rare d'avoir ce genre d'information et que cela se jouait souvent au milieu de nul part. 

C'est complètement par hasard et avec beaucoup de chance, qu'un tadjik qui me faisait visiter Dushanbé, la capitale, croisa à un feu rouge un de ses amis d'enfance qu'il n'avait pas vu depuis des années. Le temps d'une furtive discussion la fenêtre ouverte, cette homme lui appris qu'il était devenu joueur de Buzkashi et que la prochaine rencontre serait le lendemain. Ma bonne étoile avait agit. Il lui indiquait le lieu du dernier village ou nous pourrions demander la direction. 

Levé aux aurores, on m'avait amené à une centaine de kilomètres plus au sud de la capitale, aux pieds des montagnes qui séparent le pays de son voisin l'Afghanistan. De loin on pouvait apercevoir une épaisse fumée se soulever de la terre. Une horde de chevaux cavalaient tous dans un sens. Un scène digne d'un film. L'ambiance était saisissante, une atmosphère complètement dingue se dégageait de ce jeu où une centaine de cavaliers se disputaient le corps d'une chèvre en guise de balle ! La violence des coups de fouets (sur les chevaux comme sur les hommes), les insultes (que jamais l'on voulu me traduire) se mêlaient à l'esthétisme de ce sport traditionnel extrêmement impressionnant. 

A la grande joie des spectateur qui hallucinaient de ma présence, je couru trois heures au milieu des meutes hystériques. Entre jeunes cavaliers arrogants qui se disputaient réellement la victoire et les vieux sages enturbannés qui faisaient figure de symbole, je me faufilais boitier à la main. Certain d'entre eux, très fier de leur monture, me proposaient le sourire aux lèvres de monter derrière eux pour approcher de la mêlé. J'eu à peine le temps de répondre que j'étais contraint de me retourner, effrayé par les mouvements inattendus des chevaux qui changeaient de direction en permanence. Recouvert très rapidement par la poussière ambiante, j'ai fais rire plus d'un Tadjik venu voir le spectacle, avant de me reposer sur un talus pour tenter de comprendre les règles du jeu.

Ce sport équestre uniquement joué par des hommes et souvent par équipes, se disputait apparemment individuellement ce jour là. Le corps d'une chèvre décapitée, vidée de ses entrailles puis recousu pour plus de solidité, était jetée au milieu des cavaliers qui tentaient de l'attraper et de l'amener à plusieurs kilomètres pour le déposer dans une zone appelé le cercle de la Justice. Une sorte d'ancêtre du polo, en beaucoup plus sauvage!

Ces évènements assez exceptionnels, qui ne se déroulent qu'avant les grands froids et l'été aride, sont très éprouvant pour les bêtes qui doivent cavaler pendant des heures. Il n'y a pas de limite de temps quand il n'est pas joué en stade. C'est le premier qui atteint le nombre de point qui remporte le gain. Souvent 4 chevaux. Mais ce jour là, ce fut un 4x4 Toyota. Moins classe! Ces chevaux qui valent une fortune (jusqu'à 15 000 dollars) subissent des chocs violents dans les mêlés car tous les coups sont autorisés. J'en ai vu plus d'un les yeux injectés de sang, voir même en recracher par le museau. J'appris que plusieurs chevaux pouvaient même être abattus à la fin d'un match pour leur éviter trop de souffrance…

Je réalisais le soir même à quel point je venais d'assister à quelque chose de grandiose. Pendant plusieurs jours, j'eu même du mal à m'en remettre tellement j'entendais encore les cris des cavaliers et la puissance des tumultes. Je pense aujourd'hui que cette série de photos fait parti de ce que j'ai fais de mieux, en tous cas, c'est surement celle que je préfère! 

Très attiré par ce genre de tradition, mon travail de photographe est essentiellement constitué de recherches autour des cultures. L'Asie Centrale et le Moyen Orient sont au coeur de mes recherches, et après un tel périple, je ne pense qu'à y retourner. J'espère bien dans les mois qui viennent pouvoir comparer ce violent spectacle avec un match afghan puisque j'ai prévu de repartir dans la région d'ici un an. Et qui sait, peut être un jour faire une exposition et sortir un livre uniquement sur ce sport. 


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